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A Gatineau : un retour à la terre, mais en ville!

A Gatineau : un retour à la terre, mais en ville!

  • 01 juin 2020

Plusieurs familles souhaitent vivre un retour à la terre tout en demeurant en ville en démarrant un potager. Elles désirent mettre un peu de nature en ville  tout en développant davantage leur autonomie alimentaire. Pelles et râteaux à la main, les citoyens prennent d’assaut les cours, les balcons et les lieux publics inexploités pour en faire des espaces nourriciers. Nous vivons sans aucun doute un retour en force de l’agriculture en ville !

Au tournant du 19e siècle, 85% des ménages de Hull, l’ancien nom de Gatineau, pratiquaient une forme quelconque d’activité agricole [1]. Les potagers cultivés pour la subsistance à l’époque sont devenus avec le temps, une simple activité récréative pour plusieurs, mais cela change !

Jardin communautaire Reboul
Jardin communautaire Reboul

 

Agriculture urbaine CBIO, un organisme communautaire gatinois, accompagne depuis plusieurs années différents acteurs de la région dans la mise en œuvre de projets promouvant une alimentation plus locale. Ils ont notamment participé à l’élaboration de jardins communautaires et collectifs. Pour Madame Louise Landreville, vice-présidente de l’organisme « beaucoup de gens qui faisaient leur potager seulement dans un jardin communautaire ont également commencé à exploiter l’espace disponible chez eux pour agrandir leur surface cultivée et vice-versa ». L’horticultrice de métier remarque une nette amélioration de la qualité de vie des personnes âgées qui ont une parcelle à jardiner. Outre le bien-être mental, elle a pu observer que l’activité offre un apport économique considérable pour plusieurs personnes, couples et familles.

C’est le cas de Madame Marie Careau, citoyenne de Gatineau, qui a débuté son aventure en agriculture urbaine par un petit potager sur le balcon de l’un de ses anciens appartements. Au fil des années, elle a peaufiné ses techniques pour en arriver au potager qu’elle a aujourd’hui dans sa cour comptant environ 70 pots en géotextile et alimentant sa famille en fruits et légumes durant tout l’été. Elle a plusieurs conseils à donner aux personnes qui voudraient être plus autonomes sur le plan alimentaire : « Il faut songer à l’espace qu’occupent les différentes variétés de fruits et de légumes et prendre en compte leur rentabilité. Par exemple, la cerise de terre est une plante idéale à faire pousser dans un potager, car ses fruits sont assez dispendieux en épicerie, mais la plante en produit une quantité phénoménale. Qui plus est, c’est une vivace alors vous pourrez en avoir facilement chaque année! Les haricots, les courgettes et les concombres sont également idéaux, car plus nous cueillons de leurs légumes, plus leur plant est productif! » Elle voit plusieurs avantages à prendre soin d’un potager tel qu’éviter l’emballage de ses aliments, maintenir une variété génétique et manger des parties moins conventionnelles des plantes, comme par exemple, les fleurs de courges. « Chaque personne qui fait un jardin aide à l’environnement et à la multiplication des espaces verts! » affirme-t-elle avec raison.

Alors peu importe l’espace ou l’expérience que vous avez, il est possible de cultiver un potager en ville, notamment en s’impliquant dans l’un des nombreux jardins communautaires ou collectifs de la Ville de Gatineau. C’est une activité tout autant bénéfique pour ceux et celles qui la pratique que pour l’environnement. Ce n’est pas parce que nous habitons en ville que nous ne pouvons pas vivre un certain retour à la terre! 

[1] Normand Fortier, «L’économie rurale», dans Chad Gaffield (dir.), Histoire de l’Outaouais, Québec, I.Q.R.C., 1994, page 314.