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Ouverture des jardins communautaires et collectifs au Québec en situation de COVID19

Ouverture des jardins communautaires et collectifs au Québec en situation de COVID19

  • 29 avril 2020

Que ce soit les jardins communautaires et collectifs, ils sont un service essentiel. Une étude récente d'Éric Duchemin, chercheur à l'UQAM et directeur du Laboratoire sur l'agriculture urbaine, montre que les potagers et les projets en agriculture urbaine peuvent nourrir plus de 100 000 montréalais en saison estivale. Prenant acte de l'importance alimentaire de nombreuses initiatives en agriculture urbaine, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a recommandé l'ouverture des jardins communautaires et collectifs et des projets visant la sécurité alimentaire de la population.

Dans la foulée de cet avis, l’INSPQ a tout récemment publié un protocole afin d'assurer la sécurité sanitaire et physique pour les utilisateurs des jardins communautaires et collectifs du Québec. Ce protocole a pour objectif de soutenir la prise de décision des autorités locales via la mise à disposition de données probantes sur les jardins communautaires concernant les mesures à respecter en contexte de la covid-19. Les villes s'en inspireront pour mettre sur pied les protocoles qui permettront d'ouvrir rapidement les jardins. Déjà les villes de Québec, de Gatineau et de Montréal ont annoncé l'ouverture de leurs jardins communautaires et travaillent sur des protocoles adaptés localement.

Mikaël Scatollin, président du Réseau d'agriculture urbaine de Québec (RAUQ) se réjouit de l'annonce de l’ouverture des jardins communautaires et collectifs dans la ville de Québec en mai, ce qui selon lui « témoigne de l'importance que la ville attribue à l'agriculture urbaine » et de « l'importance [de l'agriculture urbaine] au niveau de la production alimentaire pour les jardiniers. »

Cultiver Montréal voit aussi le protocole comme une bonne base en vue de l’ouverture des jardins communautaires et collectifs à Montréal, « il met en lumière que l'agriculture urbaine est essentielle et liée à la sécurité alimentaire » selon Marie-Anne Viau, présidente de Cultiver Montréal.

Dans son protocole, l’Institut suggère trois mesures afin de favoriser l’ouverture et l’exploitation sécuritaire des jardins communautaires et collectifs : « Interdire tout rassemblement et faire respecter la distanciation physique; assurer une utilisation sécuritaire des lieux physiques, des équipements et des outils; communiquer les mesures à suivre aux usagers. »

L’INSPQ réitère que les mesures de santé publique en vigueur pour l’ensemble de la population québécoise s’appliquent aussi aux usagers des jardins communautaires et collectifs.

Le président du RAUQ voit d'un bon œil les recommandations de l'INSPQ pour assurer la sécurité dans les jardins communautaires et collectifs « le protocole démontre que l'INSPQ a été à l'écoute du milieu [...] et qu'ils ont bien saisi les enjeux ». La rapidité de la publication du protocole a aussi été appréciée par l’organisme, considérant le contexte actuel et les autres enjeux avec lesquels l'INSPQ doit composer.

Le RAUQ entrevoit toutefois différents enjeux à venir avec l'ouverture imminente des jardins communautaires et collectifs. Notamment, la communication et la compréhension des consignes par tous les jardiniers, ainsi que le maintien du respect des mesures durant tout l'été, qui pourrait être sujet au laxisme selon lui. Le RAUQ entrevoit différentes avenues afin de faciliter leur gestion dans les jardins, « le RAUQ démarche avec différents partenaires afin de monter des formations en ligne, par exemple ».

Pour Eric Duchemin, qui a été impliqué depuis le début mai dans de nombreuses réflexions entourant l'ouverture des jardins et consulté par des instances régionales, « un travail reste à faire par les municipalités et les différentes directions régionales de santé publique pour l'application aux réalités locales. Mais on voit que cela va arriver et que tout le monde reconnaît l'importance de l'agriculture urbaine ».