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Une ferme maraîchère au centre-ville : un rêve devenu réalité pour les Urbainculteurs

Une ferme maraîchère au centre-ville : un rêve devenu réalité pour les Urbainculteurs

  • 14 septembre 2020

L’été 2020 sera marquant pour les Urbainculteurs, car il a vu l’aboutissement d’un projet de longue haleine : la création d’une ferme maraîchère en plein cœur de Québec. Le site n’a pas été choisi au hasard. Les jardins du bassin Louise sont situés dans le Vieux-Port, sur l’ancien emplacement du marché. L’équipe y a vu une belle façon de préserver la vocation agricole du lieu tout en lui donnant un second souffle. 

Voilà plusieurs années que la recherche du terrain battait son plein. «  En 2016, nous avons dû cesser de cultiver le toit-jardin de la Maison  Lauberivière en raison de rénovations sur le bâtiment. C’était notre tout premier potager. Pendant près de 8 ans, il nous a permis d’offrir des légumes frais aux personnes plus démunies et de démontrer les bienfaits de l’agriculture urbaine. Depuis, nous avons fait pousser des potagers aux quatre coins de la ville! Mais nous avions le désir de mettre sur pied un nouveau grand projet à vocation sociale pour redonner à la communauté », explique Johann Girault, directeur général des Urbainculteurs. 

De par sa superficie et son accessibilité, l’emplacement de l’ancien marché représentait l’endroit idéal pour une telle initiative. Légèrement retardée par la pandémie, la construction et l’installation des premières planches surélevées s’est terminée au début juillet. Un travail de menuiserie considérable, car chaque bac de culture mesure environ 15 mètres!

 « Malgré la plantation tardive, les résultats ont été au rendez-vous », s’enthousiasme Marie-Andrée Asselin, responsable horticole. « La chaleur reflétée par le béton a joué en notre faveur. Nous avons obtenu des récoltes impressionnantes, de choux entre autres! Tout ça sans intrants chimiques. Et ce n’est que le début. Pour l’instant, on est en mode test. On observe et on prend des notes pour l’année prochaine. » Le plus grand défi? Le vent. Pour cette raison, Marie-Andrée préfère éviter la culture en hauteur et elle privilégie des espèces à port compact, comme les haricots nains plutôt que les haricots grimpants. 

« Nous sommes très heureux jusqu’à présent de l’engouement suscité par le jardin! Les passants s’arrêtent et prennent le temps de nous poser des questions », affirme Marie-Hélène Dubé, coordonnatrice des communications et des ressources humaines. « De nombreux bénévoles se sont proposés pour nous aider. Déjà, on constate le pouvoir rassembleur du lieu. » Si le confinement a contribué à populariser le jardinage cette année, le mouvement de l’agriculture urbaine était déjà en plein essor à Québec. Car il s’attaque à des enjeux bien réels, enjeux chers aux Urbainculteurs. 

D’une part, le projet répond à des besoins en matière de sécurité alimentaire.  En offrant des légumes à prix coûtant à des organismes communautaires (Solidarité Familles entre autres), la ferme favorise l’accessibilité à des aliments sains. Les récoltes approvisionnent également quelques marchés locaux, comme Croque Saint-Roch  et le P'tit marché solidaire de Limoilou.  D’autre part, au point de vue environnemental, les bienfaits s’avèrent nombreux : verdissement du centre-ville, lutte contre les îlots de chaleur, habitats pour la biodiversité, réduction des gaz à effet de serre liés au transport des aliments, etc. 

Afin de mener à bien ce projet d’envergure, les Urbainculteurs se sont vu offrir par la Ville de Québec un soutien financier annuel de 90 000 $ sur 3 ans. Au terme de la construction, les jardins du bassin Louise formeront la plus grande ferme urbaine à vocation sociale et pédagogique de la province. On y retrouvera une soixantaine de bacs destinés majoritairement à la culture de légumes, mais aussi de quelques fines herbes. Les installations comprennent également des composteurs, une chambre froide, un évier pour nettoyer les légumes et une grille de séchage.

Loin de se limiter à la production, l’équipe voudrait  faire du site un lieu d’éducation et de sensibilisation pour le grand public. La possibilité d’inviter des groupes scolaires n’est pas exclue. Bref, le potentiel est énorme. Nul doute que le projet s’ancrera rapidement dans son milieu!